Qualité de l'air et réglementation
Les effets de la qualité de l'air sur la santé
Les impacts de la pollution de l’air sur la santé sont connus. Ils peuvent être immédiats ou à long terme. La pollution de l’air peut être à l’origine, ou aggraver, des maladies respiratoires (asthme, cancer du poumon, etc.) ou cardiovasculaires (infractus, accidents vasculaires cérébraux, arythmies, etc.).
En France, plus de 40 000 décès prématurés sont ainsi imputables chaque année aux particules fines, et 7000 décès imputables aux oxydes d’azote.
Des valeurs limites réglementaires, c’est-à-dire des teneurs dans l’air à ne pas dépasser en vue de protéger la santé humaine, sont donc fixées pour les principaux polluants. Compte tenu des recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ces valeurs sont en cours de révision au niveau européen et devraient être significativement abaissées dans les prochaines années.
Lignes directrices OMS relatives à la qualité de l’air
La qualité de l'air en France
En France, la qualité de l’air s’améliore sous l’effet des actions menées, mais des dépassements des valeurs limites actuelles demeurent dans certaines grandes agglomérations.
Sur les 20 dernières années, les émissions liées aux activités humaines des polluants réglementés ont fortement diminué.
La baisse atteint ainsi :
- 60 % pour les oxydes d’azote depuis les années 2000 ;
- 53 % pour les particules fines depuis les années 2000.
Toutefois, bien que la tendance des émissions nationales soit à la baisse, les concentrations dans l’air de certains polluants dépassent encore les valeurs réglementaires sur certains territoires français, en particulier la valeur limite fixée actuellement pour le dioxyde d’azote.
Outre les dépassements des valeurs limites actuelles, les valeurs recommandées par l’OMS fixent un objectif à atteindre pour l’ensemble des territoires.
De plus, les valeurs limites devraient être significativement abaissées dans les prochaines années compte tenu de la révision en cours de la directive sur la qualité de l’air ambiant, nécessitant de poursuivre les actions en faveur de l’amélioration de la qualité de l’air, en particulier dans les agglomérations où la qualité de l’air demeure éloignée des recommandations, même si elles ne présentent pas de dépassement des valeurs limites actuellement en vigueur. Il est donc primordial de poursuivre les politiques engagées en matière d’amélioration de la qualité de l’air.
Fin 2022, le plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques (PREPA) a été adopté. Il regroupe différentes actions qui concernent l’ensemble des secteurs : industrie, transport, résidentiel tertiaire, agriculture, etc.
Le secteur des transports représentait en 2021 plus de la moitié des émissions nationales de dioxyde d’azote, et une proportion importante des émissions de particules fines dans les agglomérations où le trafic est dense.
Au-delà des actions prévues pour le transport maritime et aérien, compte tenu de l’importance des émissions de dioxydes d’azote et de particules liées au transport routier, des ZFE doivent être mises en place dans les grandes agglomérations métropolitaines de plus de 150 000 habitants pour lesquelles la qualité de l’air n’est pas satisfaisante pour la santé.
Les lois d’orientation des mobilités (2019) et climat et résilience (2021) fixent un cadre et des obligations pour la mise en place de ZFE.
Lien vers les données en temps réel sur la qualité de l'air et prévisions.
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Les agglomérations dites " territoires ZFE"
Dans les agglomérations dépassant de manière régulière les seuils réglementaires de qualité de l’air, les collectivités doivent mettre en place une ZFE respectant le calendrier législatif de restrictions de circulation, aboutissant à des restrictions pour les voitures diesel de plus de 18 ans au 1er janvier 2024 (Crit’Air 4), puis pour les voitures diesel de plus de 14 ans et les voitures essence de plus de 19 ans au 1er janvier 2025 (Crit’Air 3).
Il est à noter que certains véhicules peuvent toujours circuler en ZFE (exemptions nationales) et que certaines collectivités prévoient des dérogations locales.
Les restrictions de circulation doivent également concerner les véhicules utilitaires légers.
Enfin, la ZFE devra, d'ici fin 2024, respecter un périmètre minimal (couvrant au moins 50% des habitants de l'EPCI le plus peuplé du territoire résidant dans le périmètre de l’agglomération).
Grâce à l’amélioration de la qualité de l’air, il reste aujourd'hui 2 agglomérations concernées : Paris et Lyon.
Les agglomérations dites "territoires de vigilance"
Les grandes agglomérations métropolitaines de plus de 150 000 habitants en France métropolitaine qui respectent de manière régulière les seuils réglementaires de qualité de l’air doivent respecter également un périmètre minimal couvrant au moins 50% des habitants de l'EPCI le plus peuplé du territoire résidant dans le périmètre de l’agglomération. Et :
- Pour les collectivités n’ayant pas encore mis en place de ZFE : la seule obligation minimale prévue par la loi est la mise en place de restrictions pour les voitures immatriculées avant le 31 décembre 1996 (non classées) et/ou les véhicules utilitaires légers immatriculés avant le 30 septembre 1997 (non classés) et/ou les poids lourds immatriculés avant le 30 septembre 2001 (non classés) (Article L 2213-4-1 du CGCT I).
- Pour les agglomérations dans lesquelles des ZFE existent (7 agglomérations concernées) : elles ont toutes au moins mis en place les restrictions minimales prévues par la loi. Elles n’ont donc, au regard de la loi, pas d'obligation à renforcer leurs restrictions actuelles. Leur action s'inscrit dans la perspective des valeurs recommandées par l'Organisation Mondiale de la Santé, et la révision de la directive européenne sur la qualité de l'air ambiant, qui amèneront à un abaissement significatif des seuils réglementaires dans les prochaines années.